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Journée mondiale des maladies rares : définition, traitements, prise en charge et discussions

Publié le 28 févr. 2019 • Par Louise Bollecker

Une maladie rare est une maladie qui touche très peu de personnes : moins d’une sur 2 000 dans l’Union Européenne, moins d’une sur 1 500 aux États-Unis. Leur diversité complique la prise en charge et l'identification de traitements efficaces peut être longue. A l'occasion de la Journée mondiale contre les maladies rares, on fait le point.

Journée mondiale des maladies rares : définition, traitements, prise en charge et discussions

Qu’est-ce qu’une maladie rare ?

Une maladie rare est une maladie qui touche très peu de personnes : moins d’une sur 2 000 dans l’Union Européenne, moins d’une sur 1 500 aux États-Unis. Les maladies rares touchent 25 millions de personnes en Europe et 27 millions aux États-Unis. Ainsi, certaines concernent des milliers de personnes, d’autres seulement quelques individus. Plus de 8 000 maladies rares ont été identifiées mais leur diagnostic est difficile du fait du peu de nombre de patients et car les symptômes peuvent largement varier d’une personne à l’autre. Un malade sur 3 ne serait pas diagnostiqué.

maladies rares

80% de ces maladies rares ont une origine génétique, parfois héréditaire. L’extrême majorité des maladies rares est dite « orpheline », ce qui signifie qu’il n’existe pas de traitement. Pourtant, on estime que les deux tiers de ces maladies sont graves et invalidantes. Les patients bénéficient souvent de soins palliatifs pour atténuer les symptômes, préserver leur qualité de vie et allonger leur espérance de vie mais beaucoup n’en guérissent pas.

Les traitements des maladies rares

Il est difficile de former les professionnels de santé à toutes ces maladies qui ne concernent que peu de patients, d’autant qu’il faut souvent une prise en charge pluridisciplinaire pour aider les patients. La coordination entre les médecins et les spécialistes est essentielle pour former le patient à adopter une bonne hygiène de vie, à comprendre sa maladie et pour lui permettre de recevoir les soins adaptés.

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Les traitements sont également coûteux à développer par les laboratoires car ils ne seront utilisés que par un nombre limité de personnes. C’est pourquoi les dons des particuliers sont aussi importants pour aider la recherche, par exemple lors du Téléthon. Néanmoins, aux États-Unis comme en Europe, des aides et procédures sont mises en place pour favoriser la recherche sur ces maladies orphelines. 40% des molécules actuellement développées dans l’Union européenne concernent ainsi les maladies rares et 410 médicaments sont en développement. Les 22 et 23 mars 2019 aura également lieu le premier congrès européen sur la e-santé et l’innovation dans les maladies neuromusculaires, regroupant la plus grande congrégation européenne de professionnels de la e-santé  impliqués dans les maladies neuromusculaires, notamment rares.

La thérapie génique et la thérapie cellulaire

Ces deux thérapies sont des procédés innovants qui sont privilégiés par la recherche pour traiter les maladies rares. La thérapie génique consiste à insérer, dans les cellules du malade, une version normale d'un gène qui ne fonctionne pas et qui est à l'origine de la maladie. Le gène fonctionnel permet alors au patient de produire à nouveau la protéine dont la déficience était la source de la maladie.

Vie professionnelle : quels droits à l’insertion pour les patients ?

La thérapie cellulaire consiste à greffer des cellules pour réparer ou régénérer un organe ou un tissu endommagé. Ces cellules qui proviennent du patient ou d'un donneur, sont cultivées pour être multipliées ou purifiées. Quand elles proviennent du malade, elles sont modifiées afin d'être "corrigées" par transfert d'un gène non malade ou par correction in situ du gène.

Les politiques publiques en matière de maladies rares

La France a été le premier pays européen à lancer un plan spécial pour les maladies rares, dès 2014. Nous en sommes désormais au 3ème plan national dans ce sens (2018-2022). Le but principal est de réduire l’errance, voire l’impasse diagnostique. Pour cela, des centres de référence multi-sites pour la prise en charge des maladies rares (CRMR) ont été labellisés par les ministères référents. Ils assurent la prise en charge des patients et sont les relais de la recherche médicale. Les agences régionales de santé s’assurent que les professionnels de santé ont connaissance de ces centres afin de bien orienter leurs propres patients.

Meilleure prise en charge des maladies rares : trouvez votre centre de référence ici

Pour aider les CRMR à proposer les meilleures prises en charge mais aussi développer la recherche médicale, 23 filières de santé maladies rares (FSMR) ont également été créées. Elles réunissent tous les acteurs (médecins, laboratoires, universités, associations, partenaires privés…) impliqués autour d’une maladie rare ou d’un groupe de maladies rares. Ces filières sont en lien avec les réseaux similaires à l’échelle européenne et agissent dans le cadre d'une politique multi-pays. ­

De 2018 à 2022, l’accent sera porté sur la réduction du délai d’obtention du diagnostic, la mise en place de nouveaux dépistages pour les bébés, un meilleur partage des données de santé, un meilleur accompagnement des personnes handicapées, un parcours de soins plus lisible pour les patients ou encore une collaboration européenne renforcée.

Les maladies rares sur Carenity

Carenity s’efforce de recenser un maximum de pathologies afin que chacun puisse s’exprimer. Vous pouvez les rechercher afin de les ajouter à votre profil en cliquant ici. Cela vous permettra d’accéder plus facilement aux discussions en cours sur le sujet. Même s’il n’existe pas un groupe de discussion dédié à votre maladie ou celle de votre proche, des forums multi-pathologies existent, comme les maladies du système nerveux, les maladies cardiovasculaires, les maladies de la peau, les maladies des reins, les pathologies attaquant le système immunitaire ou les muscles, articulations et squelette, les maladies de l’appareil respiratoire et de l’appareil digestif, les maladies du foie, etc.

maladies rares carenity

D’autres groupes que nous avons créé cherchent à répondre à des thèmes généraux que tous les patients et leurs proches, qu’ils soient atteints d’une maladie rare ou non, peuvent devoir affronter :

- Face aux difficultés administratives partagées par beaucoup de patients, rendez-vous sur notre forum dédié aux droits et aux démarches administratives.
- Votre maladie ou celle de votre proche est douloureuse ? Des discussions sont en cours sur notre groupe « Vivre avec les douleurs chroniques ».
- C’est votre enfant qui est concerné ? Parlez de vos appréhensions, des traitements et du quotidien sur notre groupe dédié aux parents d’enfants malades.

Rejoignez les groupes de discussion qui vous intéressent afin de ne rien rater des discussions en cours !

À la découverte des maladies rares : deux témoignages de membres Carenity

Le témoignage d’Isabel : atteinte d’amyotrophie spinale proximale, Isabel est membre de Carenity au Royaume-Uni. Ancienne infirmière, elle nous explique son quotidien et sa lutte pour une prise en charge adaptée.

Cliquez ici pour lire le récit d’Isabel

Le témoignage d’Epéedargent : membre de Carenity France,  Epédargent est atteint de mastocytose. Il nous raconte comment il a mis de nombreuses années à obtenir un diagnostic et est devenu l’acteur de sa maladie.

Cliquez ici pour lire l’histoire d’Epéedargent

Le témoignage de Delphine : atteinte du syndrome d’Ehlers-Danlos, Delphine témoigne de ses années d’errance diagnostique face à des symptômes de plus en plus handicapants. Ce récit s’inscrit dans le projet photographique d’une étudiante qui a choisi pour thème la douleur chronique.

Cliquez ici pour lire le témoignage de Delphine

 

Commentez cet article pour discuter ensemble des maladies rares. En trois mots, comment définiriez-vous ces maladies ? Comment mieux les prendre en charge ?


Sources : US National Library of Medicine, UK Strategy for Rare conditions, AFM Téléthon, Fondation Maladies Rares, Organisation Mondiale de la Santé 

Carenity

avatar Louise Bollecker

Auteur : Louise Bollecker, Community Manager France & Content Manager

Community Manager de Carenity en France, Louise est également rédactrice en chef du Magazine Santé pour proposer des articles, vidéos et témoignages centrés sur le... >> En savoir plus

61 commentaires


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Utilisateur désinscrit
le 01/03/2019

@bouchramira‍ , ça a été ça pour moi , ce qu'il y avait c'était que le corps jeune , supportait mieux qu'autour des 40 ans


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Utilisateur désinscrit
le 01/03/2019

je souffre d une leuco ancephalopathie et ca me pose des problèmes quotidiens  perte de mémoire  perte de repères dans le temps difficultés de concentration difficultés à m exprimer et écrire ;oralement perte de la conversation  manque de confiance ;terrible à vivre ;de meme pour l entourage


BorderlinePower
le 01/03/2019

Je souffre d'un cancer médullaire de la thyroïde (CMT), au cas ou il y en a d'autres, mais vu la rareté de la maladie...
'Sa prévalence dans la population générale est estimée à 1/14 300' (orphanet)
Cela a été toute une histoire poser le diagnostic. Il a fallu 7 ans entre les premiers symptômes et 6 mois après les premiers symptômes handicapants.

Deux tests génétiques ont été nécessaire pour déterminer que j'ai la forme avec la mutation génétique RET non familiale. Je suis actuellement sous traitement inhibiteur de gène RET ciblé , un traitement encore en phase d'expérimentation.

Ne connaissant pas la dose bénéfice/risque, ils ont testé toutes les doses et je me suis retrouvé avec le maximum. Plusieurs patients ayant eu la dose maxi ont développé des effets secondaires hépatiques (c'est mon cas). Le traitement a été suspendu pour mettre en évidence que c'est bien un effet secondaire, ce qui a été prouvé. Ma dose a été diminuée de moitié et depuis ne donnent plus ces doses là. C'est les aléas des protocoles expérimentaux.

En contrepartie j'ai récupéré une réduction importante des tumeurs dès le deuxième mois de traitement et ceci dans l'ensemble du corps, ainsi qu'un rétablissement quasi complet des symptômes de ma maladie.

Je n'ai néanmoins pas encore réussi à récupérer une qualité de vie suffisante pour le moment parce que je peine à trouver un équilibre entre tous mes traitements (psy, cancer et hormonal) et je souffres de plusieurs interactions médicamenteuses problématiques. Suite à mon déménagement, je me retrouve très isolé sur le plan social.

Cela se passe mieux pour d'autres personnes qui on le même traitement. Un patient avec qui je suis en contact a eu une 'réponse complète'. Dans son cas, une guérison de la maladie n'est pas exclue. Je suppose qu'on attends 5-10 ans sans récidives avant de déclarer que c'est le cas. Je lui souhaite d'être parmi les premiers au monde a recevoir cette bonne nouvelle.

Pour améliorer la prise en charge:

_prendre les symptômes très au sérieux, peu importe ce que c'est au final. Un 'kyste' dans le cou devrait toujours être vérifié par imagerie
_une diarrhée violente qui dure dans le temps devrait toujours faire l'objet d'examens poussés, notamment les marqueurs tumoraux, qu'on peut vérifier par prise de sang
_une biopsie positive devrait toujours faire l'objet d'un examen scanner ou IRM du corps complet pour évaluer les dégâts dans l'ensemble (ce fût mon cas, mais d'autres n'ont pas eu cette chance)

Merci de m'avoir lu

BP


bouchramira
le 02/03/2019

@BorderlinePower bonjour et bon courage je te souhaite une bonne santé il faut tenir jusqu'au bout 


BorderlinePower
le 02/03/2019

@bouchramira‍ Je vous remercie! bon courage à vous aussi avec la maladie!

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