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Diabète : Roche se lance dans le marché français des capteurs nouvelle génération

Publié le 6 juin 2017

Diabète : Roche se lance dans le marché français des capteurs nouvelle génération
L'Assurance maladie a décidé il y a quelques semaines de rembourser intégralement les capteurs de glycémie en continu d'Abbott, un système nécessaire pour que les diabétiques suivent au mieux leur maladie. Roche espère également obtenir un remboursement pour son implant mesurant le taux de glucose en continu. Et relancer un activité diabète en difficulté.
 
Le laboratoire pharmaceutique Roche est connu pour ses anticancéreux et ses outils de diagnostics. Mais il développe également des dispositifs médicaux pour les diabétiques, notamment des capteurs de glycémie pour mesurer le taux de glucose dans le sang, une nécessité pour que les diabétiques adaptent leurs injections d'insuline. Cette activité de Roche, qui a généré 2,016 milliards de francs suisses (1,85 milliard d'euros) en 2016, est dans le rouge. Son chiffre d'affaires a reculé de 4% sur un an, en raison de la pression sur les prix aux Etats-Unis, mais aussi de la forte concurrence des spécialistes de ce domaine, Medtronic ou Abbott.
 
Pour se relancer, Roche mise sur l'Eversense, son premier capteur de glucose en continu sous forme d'implant sous-cutané. Développé par la startup Senseonics, il est commercialisé par le laboratoire pharmaceutique. De la taille d'un grain de riz, il est implanté sous la peau au niveau du bras par un professionnel de santé. Le patient porte en plus sur la peau un télé-transmetteur carré de quelques centimètres de largeur sur le bras, qui capte les informations recueillies par l'implant sur son taux de glycémie et les transmet à un smartphone. Le patient peut ainsi choisir le moment où il prend une dose d'insuline avec une pompe prévue à cet effet. Si jamais le smartphone s'éteint ou ne fonctionne plus, le télé-transmetteur vibre quand le patient est en hypo ou hyperglycémie.
 
L'Assurance maladie rembourse désormais des capteurs de glycémie en continu
 
Avec cet appareil, Roche veut investir le marché français. Lequel marché est devenu particulièrement intéressant pour les industriels depuis que ministère de la Santé a annoncé le 28 avril la prise en charge à 100% par l'Assurance maladie du capteur de glycémie sans contact et en continu d'Abbott, le Freestyle Libre. Une première. Quelque 300.000 patients devraient en bénéficier à terme, promet le ministère. Avec ce type d'outils, les diabétiques de type 1, soit environ 160.000 personnes, et une partie de ceux atteints d'un diabète de type 2 (500.000 sont traités par insuline) pourraient avoir un meilleur suivi de leur maladie, ce qui permet au patient d'avoir de meilleures chances d'éviter les effets secondaires potentiels parfois ravageurs de cette maladie: AVC, cécité, maladies du cœur...
 
Abbott avait lancé son Freestyle Libre sur le marché depuis deux ans, mais jusqu'à aujourd'hui, les patients devaient mettre la main à la poche pour se procurer un capteur de glycémie en continu. En 2016, la Fédération française des diabétiques dénonçait "une fracture sociale" dans l'accès à l'innovation des patients. D'autres capteurs de glucose en continu existent en France, comme l'Enlite de Medtronic, ou les systèmes de Dexcom, mais ces derniers ne sont pas remboursés.
 
Convaincre les médecins et les autorités de santé
 
Pour obtenir le précieux remboursement, Roche suit une stratégie différente de celle d'Abbott.
 
"Nous ne lancerons pas cet appareil en France avant que les autorités décident de le rembourser", explique à La Tribune Frédéric Jacquey, président de Roche Diabetes Care France.
 
Et d'ajouter:
 
"Nous voulons d'abord convaincre les médecins et les autorités de santé de l'intérêt de ce système pour les patients et le suivi de leur maladie. Nous allons lancer une étude franco-française dans dix centres hospitaliers en novembre. Elle devrait durer six à huit mois. Nous espérons un retour positif de la Haute autorité de la Santé à l'été 2018, puis le lancement des négociations avec le CEPS (Comité économique des produits de santé, Ndlr) pour commercialiser l'Eversense en 2019."
 
Roche ne met pas en avant d'apport médical nouveau par rapport à l'appareil d'Abbott. Mais il estime que son appareil n'induira pas de coûts trop élevés pour l'Assurance maladie car il est impossible à perdre, contrairement aux autres capteurs de glucose. Par ailleurs, la durée de vie de son implant (3 mois) serait supérieure à celle de certains capteurs de glucose ne dépassant pas quelques semaines. En outre, Roche espère obtenir prochainement un nouveau marquage CE pour que le patient puisse porter l'implant pendant six mois, et vise in fine un produit encore plus pérenne à l'avenir. "La startup Senseonics travaille sur un allongement à un an de la durée de vie de l'implant."
 
Autre argument de Roche pour convaincre les autorités de santé que son appareil mérite une couverture de l'Assurance maladie: la tolérance des patients. Certains capteurs de glucose, "collés" solidement sur la peau des diabétiques, déclenchent parfois d'importantes allergies. Restera la question du prix d'un système représentant un certain coût de développement, qui pourrait faire hésiter le CEPS
 
Concurrence des "pancréas artificiels"
 
L'Eversense de Roche est déjà disponible en Allemagne et en Italie. Outre la France, le laboratoire espère se lancer prochainement aux Etats-Unis. Mais Roche devra faire face  à la concurrence des premiers "pancréas artificiels". MedTronic a obtenu un feu vert de l'Agence américain des médicaments pour commercialiser le MiniMed 670G, un appareil qui distribue l'insuline de façon semi-automatique -il faut programmer l'outil, en lui indiquant la prise de glucides-. Diabeloop, une startup française propose un appareil quasi-automatique, qui calcule le taux de sucre, tout en prenant en compte le poids de la personne, l'action de l'insuline, puis donne la bonne dose d'insuline. L'appareil n'est pas encore commercialisé en France, mais est testé sur plusieurs patients en France. Interrogé par La Tribune, Vincent Genet, directeur associé du cabinet de conseil Alcimed, estimait que l'arrivée de ces nouveaux appareils pouvait "ubériser" le secteur et représenter une menace pour des acteurs majeurs de la lutte contre le diabète.
 
Roche vise de nouvelles innovations pour ne pas se faire distancer.
"Nous espérons dans l'avenir rendre compatible le calculateur bolus (pour calculer les glucides, et prescrire les doses d'insuline nécessaires, Ndlr) de Roche Diabetes Care déjà disponible pour les patients avec le système Eversense de Senseonics."

14 commentaires


mart01
le 18/08/2017

Bonjour Lena, Garde courage je suis dans la même situation que toi au moment des repas, je fais également attention à mon alimentation, je prends également beaucoup de médicaments après 2 cancers dont un du sein l'an dernier, une cardiopathie   suite à mon premier cancer, diabétique, fibromyalgie, asthme apnée du sommeil. j'essaie de remonter la pente comme je peux en évitant de penser toujours à mes problèmes de santé. Je ne sais pas si je détiens la bonne solution mais je fais des efforts pour rester positive.


mousmous
le 21/08/2017

Vraiment bon courage et restez surtout positive avec un vrai sourire et tous les jours

J'imagine ce que vous endurez et il faut toujours remonter la pente

Je suis diabétique depuis 35 ans insulinodépendant 

Ponté coronarien et ensuite ablation du fluter 

Allergique à bon nombre de choses avec appareillage pour apnée du sommeil

Hypertendu et Cholestérolémie importante avec problème de goutte

En espérant que cette saloperie de diabete sera un jour vaincue ne serait-ce

que pour les enfants qui en sont aujourd'hui victimes malgré eux.


mousse888
le 07/01/2019

Bonjour, contente de vous lire !

Vivement les bancs d'essai corrects de ces appareils, car si le FreeStyle était une machine très élaborée, super innovante par rapport aux lecteurs classiques et éligible au remboursement (il le mérite amplement, c'est tout simplement une petite révolution par rapport à ceux qui arrivent sur le marché, pas encore très au point et "avides" de la première place sans pour autant présenter des machines évaluées correctement).

Je suis passée au Dexcom G4 Platinium il y a deux mois, et franchement, je préfère le FreeStyle et de loin. Voici mes "pourquoi"; ne prenez pas tout au pied de la lettre, je suis émotive et ça modifie l'objectivité ! Gardez de la distance ;)

Pas top :

C’est très compliqué de « gérer » une hypo : ça aurait été top si le chiffre s'affichait en gros comme le freestyle libre, car en hypo, le cerveau est lent ! La courbe en première lecture, franchement, je m'en "fout". Ce dont j'ai besoin, c'est d'une info claire, immédiate.

Ici, j'ai mis trois jours à comprendre qu'en cas d'alerte (inférieur à 0,70 par exemple), il faut arriver à lire le chiffre en tout petit au dessus de la courbe, mais ce n'est pas le bon. En cliquant une seconde fois, il y a un second chiffre, le vrai cette fois ci, mais plus bas : 0,52 !! 

J’ai eu besoin de mes lunettes pour arriver à lire le chiffre, mais comme je me suis éloignée du récepteur, il fallait attendre que l’appareil se remette en lien avec le capteur ! Idem avec le sucre que je suis partie chercher rapidement : plus de chiffre.

En hypoglycémie, la courbe on s’en fout, le principal restant de gérer la crise au plus vite (cet appareil sert aux diabétiques avec des HBA1C basses qui font pas mal d’hypos entre autres ?). 

Il ne sonne pas toujours : j’ai failli tomber croyant être à 0,85 (et pourtant en tachycardie, mais j’ai fait confiance) et 10 minutes plus tard, j’étais à 0,43 ! J’attendais bien avant l’alerte.

L’alerte est la même, que ce soit alerte haute ou alerte basse.

Ma basale est réglée pour monter très doucement la nuit (je me couche à 0,70 et me réveille à 1,30), il sonne jusqu’à ce que je prenne du sucre avant de dormir ! Mais après je monte fort et je dois corriger, cercle vicieux, je suis détraquée toute la nuit, avec des réveils toutes les heures pour déséquilibre de trop vouloir bien faire. Je ne peux pas programmer un seuil bas à 0,75 la journée et à 0,65 la nuit pour éviter les sonneries à répétition. C’est alarme pareille au repos et en activité.

Il sonne tout le temps lors d’une hypo, et c’est compliqué en pleine nuit. Il sonne > je mange > il sonne, j’appuie sur le bouton à nouveau... il peut sonner ainsi toutes les demi-heures le temps que l’info arrive au capteur (jusqu'à sept fois !). Je ne dors plus profondément 

Je ne peux entrer ma basale, c’est programmé pour une pompe.

Au volant, pas possible de contrôler contrairement au FreeStyle. Je dois m’arrêter pour pouvoir regarder, les chiffres sont trop petits et le récepteur sous la ceinture.

Je deviens flemmarde : je ne regarde plus du tout les glycémies (cause lunettes, j’attends qu’il sonne !!!). Autant dire que c’est presque jeter 39 ans de régularité et d’attention continue à contrôler mes glycémies. En fait, après-coup, je prends conscience que je ne m’en sortais pas si mal avec mes alarmes 

Contrairement au FreeStyle, la courbe ne dure qu’une journée. Pour voir son profil, faut passer par l’ordi. Et pour cela, il faut aller voir les infirmières qui sont au taquet de travail pour transmettre au médecin les courbes (confidentialité).

Autre chose : « donner du sang » à partir d’une machine plus ancienne (j’ai dû récupérer mon vieux Contour Next pour étalonner le G4), ça nécessite d’entrer deux fois par jour du sang (toutes les 12 heures), de contrôler les post hypos (bien oui, s’il sonne en pleine nuit, même si j’ai bu du sucre, il continue de sonner, alors je doute), bref, il faut un appareil pour étalonner l’appareil…

On ne peux pas mettre le récepteur en « pose ». La batterie se vide donc très vite

Top : 

Il sonne !

Les doubles flèches d’alerte en cas de descente rapide.

 Conclusion/Comparatif : 

Même si c’est un appareil valable et remboursé en cas de profil particulier, je préfère de loin le Freestyle libre, beaucoup plus efficace en cas d’hypos, même s’il ne sonne pas. De plus, au volant, il est accessible en conduisant, ce qui est juste parfait. Les profils sont accessibles directement, le chiffre est écrit en gros et il sonne « après-coup » ;)

 Le Freestyle mérite amplement son remboursement et en plus, il ne cesse d’évoluer en co-création avec les patients (bien oui, nous pouvons donner notre analyse sur le site, ce qui est loin d’être le cas du Dexcom (pour l’instant ?). Il est aussi sur les réseaux sociaux, en direct avec les patients. La recherche est permanente. Ils ne se sont pas assis sur leurs « lauriers » pour cause de remboursement !

Le Freestyle : je n’ai pas besoin d’un second appareil, il est très complet. De plus, si j’associe à mon alarme iphone, ça va bien pour la nuit.

Franchement, le Dexcom est un produit non abouti, pas convenable en cas d’hypo sévère. Je ne comprends pas pourquoi le remboursement a été autorisé. D’autant qu’il faut tout de même un autre lecteur de glycémie pour l’étalonner deux fois par jours et plus en cas de changement de capteur. C'est un produit à améliorer grandement.

C’est comme un Tamagoshi : ça sonne tout le temps, fait culpabiliser un max, dérègle les bonnes habitudes bien ancrées de se prendre en charge (autonomie), et décourage beaucoup. Il n’évite pas les hypos pour autant.


Mamanshrek
le 10/03/2019

Bonjour,

Merci pour ce témoignage très intéressant.

Je suis allergique au Freestyle et recherche donc une alternative. Je dois faire moi-même mes recherches, car je constate que le monde médical s'est arrêté au Freestyle et ne s'occupe plus du reste.

Du coup, je voulais tester le Dexcom, mais au vu des nombreuses alarmes, ça me fait douter mais ça me désespère aussi de ne pas avoir de système aussi pratique, pour éviter les nombreuses glycémies que je fais au bout du doigt.

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