Diabète : l’OMS veut améliorer l’accès aux traitements
Publié le 18 oct. 2021 • Par Candice Salomé
Le diabète de type 2 touche environ 90% de la population diabétique totale. En France, on estime à 3 millions le nombre de patients, soit 4,5% de la population. Le diabète de type 2 constitue une véritable pandémie à l’échelle mondiale.
Les traitements du diabète de type 2 reposent principalement sur des mesures hygiéno-diététiques (régime alimentaire équilibré et pratique sportive régulière) mais aussi, parfois, sur un traitement oral ou un traitement à l’insuline.
Or, le prix élevé des nouveaux traitements brevetés et de certains médicaments plus anciens, comme l’insuline, font que certains traitements essentiels restent trop onéreux pour de nombreux patients.
Mais alors, comment rendre ces médicaments plus disponibles et plus abordables pour les malades ?
On vous dit tout dans notre article !
Le diabète de type 2, précédemment appelé diabète non insulino-dépendant ou diabète de la maturité, est une forme de diabète qui apparaît à un âge plus avancé que le diabète de type 1. Cependant, il progresse aujourd’hui vers une population de plus en plus jeune. Les raisons ? Un mauvais équilibre alimentaire et un manque d’activité physique dès l’enfance favorisant l’expression des gènes du diabète.
L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) a publié très récemment la nouvelle édition de ses listes modèles des médicaments essentiels et des médicaments essentiels pour les enfants.
Ces listes comprennent de nouveaux traitements pour divers cancers, des analogues de l’insuline et de nouveaux médicaments oraux contre le diabète mais encore de nouveaux traitements destinés aux personnes en sevrage tabagique, entre autres.
Qu’est-ce que l’insuline ?
L’insuline est une hormone sécrétée par les cellules β des îlots de Langerhans du pancréas. Chez les non-diabétiques, cette hormone est sécrétée de manière continue et régule, notamment, le taux de glucose (aussi appelé glycémie) dans le sang.
Lorsqu’un repas est consommé et, plus particulièrement lors de l’ingestion de glucides, la glycémie s’élève et entraîne une sécrétion d’insuline par l’organisme. Chez les non-diabétiques, la glycémie augmente légèrement et diminue jusqu’à un taux normal. Le glucose est ainsi converti en réserves et en énergie.
Chez les personnes diabétiques, ce système ne fonctionne pas correctement.
Les diabétiques de type 1 doivent s’injecter de l’insuline dès la découverte du diabète.
Les diabétiques de type 2, quant à eux, doivent avoir recours à l’insulinothérapie après une certaine évolution de la maladie. De fait, ils doivent y avoir recours lorsque l’insuline n’est plus produite en assez grande quantité par le pancréas en dépit des traitements oraux et des mesures hygiéno-diététiques.
L’insuline est l’un des traitements clé dans la thérapie des diabétiques. Ce traitement a fêté ses 100 ans cette année. Néanmoins, de nombreux diabétiques luttent pour y avoir accès en raison de son prix.
A quoi servent les listes modèles des médicaments essentiels ?
Les listes modèles des médicaments essentiels, publiées par l’OMS, répondent aux priorités mondiales dans le domaine de la santé, et recensent les médicaments offrant le plus d’avantages et devant être disponibles et abordables pour tous.
Or, le prix élevé des nouveaux traitements brevetés et de certains médicaments plus anciens, comme l’insuline, font que certains traitements essentiels restent trop onéreux pour de nombreux patients.
Selon le Docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’Organisation Mondiale de la Santé, de nombreux patients ayant besoin d’insuline rencontrent des difficultés financières et doivent alors s’en passer au risque de leur vie.
Afin de garantir que tous les patients ayant besoin d’insuline puissent y accéder, il était primordial d’ajouter à la liste de l’OMS des analogues de l’insuline. De plus, l’OMS entend déployer des efforts pour garantir un accès abordable à tous les produits à base d’insuline et étendre l’utilisation des biosimilaires*.
En effet, l’offre limitée d’insuline et les prix élevés dans plusieurs pays à revenu faible ou intermédiaire constituent un obstacle majeur au traitement.
Seulement trois fabricants (Eli Lilly, Novo Nordisk et Sanofi) contrôlent la majeure partie du marché et la production se concentre sur un petit nombre de sites de fabrication.
En raison de cette faible concurrence, les prix élevés sont parfois prohibitifs pour beaucoup de patients et de systèmes de santé.
Dans la dernière actualisation, l’OMS a décidé d’inclure des analogues de l’insuline à action prolongée (insuline degludec, detemir et glargine) et leurs biosimilaires.
*Un médicament biosimilaire est un médicament qui, comme tout médicament biologique, est produit à partir d’une cellule, d’un organisme vivant ou dérivé de ceux-ci. Son efficacité et ses effets indésirables sont équivalents, à ceux de son médicament biologique de référence.
Qu’est-ce que cela va changer pour les personnes diabétiques ?
Cette décision vise à accroître l’accès aux traitements contre le diabète en multipliant les options thérapeutiques. En effet, inscrire un traitement sur la liste signifie qu’il peut prétendre aux conditions du programme de pré-qualification de l’OMS. Cette pré-qualification peut ainsi aboutir à la mise sur le marché international d’un plus grand nombre de biosimilaires dont la qualité est garantie. Cette nouvelle concurrence tendrait à faire baisser les prix et offre un plus grand choix de produits.
De plus, les analogues à l’insuline à action prolongée offrent aux patients des avantages cliniques supplémentaires. Du fait de leur longue durée d’action, la glycémie des patients peut être contrôlée sur une plus longue période sans avoir besoin d’un rappel.
Cela représente un avantage tout particulier pour les diabétiques dont la glycémie est dangereusement basse avec l’insuline humaine. Il a été démontré que l’utilisation des analogues offre une meilleure qualité de vie aux patients.
La nouvelle version de la liste de l’OMS comprend également des inhibiteurs du cotransporteur sodium-glucose de type 2 (SGLT2) (l’empagliflozine, la canagliflozine et la dapagliflozine). Ces traitements sont prescrits en seconde intention chez les adultes touchés par le diabète de type 2 et permettent de favoriser l’élimination du glucose dans les urines.
Ces médicaments, administrés par voie orale, offrent de nombreux avantages notamment un risque plus faible de décès, d’insuffisance rénale et de problèmes cardiovasculaires.
L'inclusion de ces traitements sur la liste, étant toujours soumis à un brevet et onéreux, s’accompagne de la recommandation que l’OMS travaille main dans la main avec le Medicines Patent Pool pour les rendre plus accessibles et ce, grâce à d’éventuels accords de licence conclus avec les titulaires des brevets. Cela pourra rendre possible la fabrication de génériques et leur livraison dans les pays aux revenus faibles ou intermédiaires.
6 commentaires
Vous aimerez aussi
L'intelligence artificielle (IA) au service du diabète : une révolution dans la prise en charge
6 nov. 2024 • 5 commentaires