Covid-19 : tout savoir sur les différents vaccins et les thérapies innovantes !
Publié le 22 mai 2021 • Par Aurélien De Biagi
En cette période difficile, nous vous proposons un article sur la Covid-19, ses vaccins et les différentes thérapeutiques actuellement à l’étude. Nous vous expliquons ici ce qu’est un vaccin, quelles sont les différences entre les différents vaccins et quelles sont les thérapies actuellement à l’étude !
Si vous voulez y voir un peu plus clair dans toutes ces informations, lisez notre article !
Comment fonctionnent les vaccins ?
Les vaccins protègent les individus en "entraînant" l’organisme à reconnaître un agent infectieux. En effet, le système immunitaire possède des lymphocytes dits "mémoires". Ces derniers ont la charge de se “souvenir” des pathogènes rencontrés et d’ainsi répondre plus rapidement et avec plus d’efficacité lorsqu’ils infectent à nouveau l'organisme.
Le principe est simple : inoculer au patient une version atténuée ou inactivée (sans danger, “une coquille vide du pathogène”) afin de provoquer une réaction immunitaire. Des lymphocytes mémoires seront alors créés. Le vaccin immunise ainsi les patients face aux agents pathogènes. On pourra prendre l’exemple de la poliomyélite qui a été éradiquée dans de nombreux pays grâce à la vaccination vers la fin du 20ème siècle. Si vous voulez en savoir plus sur les vaccins, lisez notre article sur l’histoire de la vaccination.
Aujourd’hui, les vaccins évitent plus de 2 à 3 millions de décès par an dans le monde et sont l’un des investissements les plus rentables en santé.
On distingue deux types de vaccins : les vaccins préventifs et les vaccins thérapeutiques. Le premier reprend les principes énoncés plus haut, tandis que le deuxième, quant à lui, permet de déverrouiller le système immunitaire bloqué par des mécanismes du pathogène (résultats prometteurs en cancérologie).
ARN messager, vecteur viral... Quels sont les différents types de vaccins contre la COVID-19 ?
Il existe différentes stratégies vaccinales : les vaccins à ARN, les vaccins à vecteur viral et les vaccins à virus inactivé.
Vaccins à ARN messager : Pfizer et Moderna
Les vaccins à ARN sont les vaccins commercialisés par Pfizer et Moderna (tous 2 disponibles en France). Leur mécanisme d’action est le suivant : le vaccin va introduire de l’ARN codant pour la protéine S, la cellule va le traduire et ainsi produire cette protéine à sa surface ce qui déclenche l’immunité. Les vaccins Pfizer et Moderna ont respectivement une efficacité de 95 et 94%. Ils doivent être conservés à -20 degrés Celsius pour Moderna et -70 degrés Celsius pour Pfizer. De plus, deux doses seront nécessaires, une à J1 et l’autre à J+21 pour Pfizer ou J+28 pour Moderna.
Vaccins à vecteur virale : AstraZeneca, Sputnik V et Johnson&Johnson
Les vaccins à vecteur viral (AstraZeneca, Sputnik V et Johnson&Johnson) utilisent un virus non pathogène comme un adénovirus afin de transporter le matériel génétique jusque dans la cellule. Une fois dans le cellule, l’ADN transmis sera traduit en protéine S déclenchant ainsi la réponse immunitaire. Dans ce type de vaccin, il n’y a aucune pénétration de l’ADN dans le génome de la cellule et aucune réplication de l’adénovirus.
Ces vaccins ont l’avantage d’être moins coûteux, de pouvoir être conservés entre 2 et 8 degrés Celsius mais leur efficacité est moindre : 82% pour AstraZeneca ; 91% pour Sputnik V ; 72% pour Johnson&Johnson. Ce dernier ne nécessite qu’une dose contrairement à AstraZeneca qui a besoin de 2 doses à 12 semaines d’intervalle et Sputnik V à 21 jours d’intervalle.
A l’heure actuelle, seul le vaccin russe Sputnik V n’est pas disponible en France.
Vaccin utilisant des nanoparticules : Novavax
Le vaccin Novavax, quant à lui, utilise des nanoparticules recouvertes de protéine S ce qui déclenche la réponse immunitaire. Il a une efficacité de 96% avec 2 doses à 21 jours d’intervalle. De plus, il peut être conservé pendant 6 mois à 2-8 degrés Celsius. Ce vaccin devrait arriver en Europe dès la fin 2021.
Vaccins à virus inactivé : SinoVac, Sinopharm et Bharat Biotech
Enfin, les vaccins à virus inactivé : SinoVac (50% d’efficacité), Sinopharm (79% d’efficacité), Bharat Biotech (81% d’efficacité), utilisent, quant eux, un virus inactivé chimiquement qui ne peut plus se répliquer. Même inactivé, le virus possède toujours à sa surface la protéine S ce qui déclenche la réponse immunitaire. Ces trois vaccins peuvent être conservés entre 2 et 8 degrés Celsius. Cependant ils nécessitent 2 doses à 21 (Sinopharm et Bharat Biotech) et 14 jours (SinoVac) d’intervalle. Aucun de ces trois vaccins n’est pour l’instant disponible en France, bien que des négociations soient en cours pour le vaccin de Bharat Biotech.
Qui peut se faire vacciner contre la COVID-19 ?
Source : Carenity
Concernant les professionnels de santé, les personnels travaillant en établissement de santé ou en contact avec des personnes âgées et/ou vulnérables et les sapeur-pompiers, les possibilités de vaccination sont les suivantes :
Source : Carenity
Les effets secondaires des vaccins
Les effets secondaires de ces vaccins sont principalement ceux communs à tous les vaccins à savoir :
- céphalées (maux de tête) ;
- fatigue ;
- douleur locale (au point d’injection) ;
- douleurs musculaires ou articulaires ;
- syndrome pseudo-grippal (frissons, fièvre…).
On parle également de cas de paralysie faciale dont l’incidence est de 4 pour 22 000 personnes (taux d’incidence très proche de celui que l’on retrouve dans la population générale).
Enfin, le vaccin d'AstraZeneca est soupçonné d’avoir causé des cas de thrombose. Le lien entre ces cas de thrombose et le vaccin d’AstraZeneca n’est pas prouvé, même si la possibilité n’est pas entièrement exclue selon l'European medicines agency (EMA). De plus, si ces cas étaient corrélés au vaccin, le risque serait de 0,0006%. Notons qu’en prenant une pilule contraceptive, le risque de thrombose est de 0,06%. Le risque est donc 100 fois plus élevé avec une pilule qu’avec le vaccin.
Thérapies innovantes : existe-t-il des médicaments contre la COVID-19 ?
Les vaccins ne sont pas les seuls moyens mis à l’étude afin de lutter contre la Covid-19.
On a tout d’abord l’étude de phase 2 portant sur APN 01. Ce produit, développé par MAD-CoV-2, avec le soutien de l’INSERM Transfert et coordonné par Karolinska Institute, serait un inhibiteur du récepteur ACE2. Son inhibition empêcherait le virus de pénétrer dans les cellules.
Des inhibiteurs de la cathepsine sont également à l’étude. Son inhibition permettrait de bloquer le relargage de l’ARN viral dans la cellule.
L’anticorps polyclonal XAV-19, développé par Xenothera, une biotech nantaise, permettrait de limiter les atteintes pulmonaires du virus. Le caractère polyclonal lui permet d’être efficace contre les différents variants en circulation. De plus, le traitement actuellement, en essai clinique dans une vingtaine de CHU français, a reçu le label “priorité nationale de recherche” en décembre 2020 par CAPNET (Comité ad-hoc de pilotage national des essais thérapeutiques et autres recherches sur la COVID-19).
Stemlnov, une biotech nancéienne, développe un traitement par cellules souches mésenchymateuses (cellules pouvant donner un grand nombre de types cellulaires différents). Elles auraient des propriétés immunomodulatrices et anti-inflammatoires permettant la préservation des tissus respiratoires (dont les dommages proviennent de la dérégulation de la réponse immunitaire). Cette thérapie a été testée par l’université de Miami sur 24 patients en détresse respiratoire aiguë. Un mois après, un taux de survie de 91% (contre 42% avec placebo) était observé.
Enfin, une collaboration entre l’institut Curie et l’institut Pasteur développe un traitement reposant sur des vésicules extracellulaires (sorte de cellules vides) qui expriment le récepteur ACE2 à leur surface.
Vous pouvez retrouver toutes ces informations ainsi que les réponses au FAQ dans le replay du live Facebook organisé par Carenity.
Retrouvez cet article en vidéo :
Cet article vous a plu ?
Partagez votre ressenti et vos interrogations avec la communauté en commentaire ci-dessous !
Prenez soin de vous !
18 commentaires
Vous aimerez aussi
Médicaments et libido : les traitements qui peuvent affecter votre désir sexuel ?
13 nov. 2024 • 7 commentaires