Comment soutenir un proche atteint de schizophrénie ?
Publié le 19 juil. 2024 • Par Candice Salomé
Le rôle des proches de patients atteints de schizophrénie dans le succès des traitements est fondamental. Pour aider une personne schizophrène, l’entourage peut s’impliquer de plusieurs façons : acquérir une meilleure compréhension de la maladie et de ses traitements, communiquer avec le malade, et surveiller l’apparition d’éventuelles rechutes.
Mais alors, quels comportements adopter pour soutenir et aider un proche atteint de schizophrénie ?
On vous dit tout dans notre article !
La schizophrénie est une maladie psychiatrique chronique et complexe. Elle se traduit par une perception perturbée de la réalité, par des idées délirantes et/ou des hallucinations, mais aussi par un isolement social et relationnel.
C’est une maladie très lourde tant pour la personne qui en est atteinte que pour ses proches qui, très souvent, peuvent ne pas savoir comment réagir face aux manifestations de la maladie.
Le rôle de l’entourage est pourtant fondamental dans le traitement et la gestion de la schizophrénie. En effet, les proches peuvent grandement aider à atténuer le sentiment d’isolement ressenti par les patients, ils jouent également un rôle important dans la reconnaissance des premiers signes d’une rechute ou d’une crise et peuvent, ainsi, permettre une prise en charge rapide et efficace. Les proches peuvent également aider les patients à mieux adhérer à leurs traitements médicamenteux et à leur prise en charge globale.
En étant investi dans son rôle, l’entourage peut contribuer à l’amélioration de la qualité de vie des patients atteints de schizophrénie.
Mais, comment exactement ?
En s’informant sur la maladie
Afin de soutenir efficacement un proche schizophrène, il faut commencer par avoir une bonne compréhension de la maladie et de ses traitements. S’impliquer dans les activités psychoéducatives et dialoguer fréquemment avec l’équipe soignante sont de bonnes façons d’en apprendre davantage.
Les mesures psychoéducatives font partie de la prise en charge thérapeutique des patients, elles sont initiées dès les premiers contacts avec l’entourage. Les professionnels de santé vont alors transmettre le maximum d’informations sur la schizophrénie et sur ses conséquences : conseils hygiéno-diététiques sur le sommeil, l’alimentation, la sexualité, faire un rappel des risques liés à l’usage de drogues, les effets indésirables des traitements, etc.
Rejoindre une association de proches et parents de patients schizophrènes est également un grand plus. Il faut échanger, participer aux réunions et aux groupes de parole. En effet, partager au sujet de ses difficultés et expériences permet de prendre de la hauteur et de trouver de nouvelles ressources afin d’affronter la maladie de son proche.
En suivant l’évolution des symptômes de la maladie
Majoritairement, les patients atteints de schizophrénie n’ont pas tout à fait conscience de leurs comportements ou de leurs idées délirantes. Les proches peuvent alors aider l’équipe médicale à évaluer l’état de santé de la personne schizophrène, et à trouver le traitement le plus adapté, en communiquant sur les symptômes, la tolérance au traitement actuel ou les habitudes de vie du patient, par exemple.
En structurant le quotidien du patient autant que possible
Il est essentiel d’établir quelques règles de vie au quotidien pour les patients atteints de schizophrénie. Cela permet de venir en aide au patient, d’aménager son mode de vie, de se structure et de faciliter la vie de famille. Certaines règles sont à rappeler au patient également, par exemple : le cannabis, l’alcool, la cigarette, la conduite, etc. sont à éviter car ces comportements suscitent des risques.
En dialoguant avec le patient
Les mythes sur les personnes atteintes de schizophrénie ont la peau dure. Cette stigmatisation est souvent très mal vécue par les patients, qui se replient alors davantage sur eux-mêmes. Afin de lutter contre cela, le rôle que jouent les proches est primordial. Ils doivent apprendre à mieux comprendre la maladie et à communiquer avec le patient. Ils doivent également le rassurer et lui rappeler que les progrès de la prise en charge thérapeutique permettent désormais d’améliorer le quotidien de nombreux patients schizophrènes.
Il se peut que l’entourage doive faire face à des déclarations étranges. Ainsi, il est important de ne pas faire comme si de rien n’était ni d’aller dans le sens du patient. Tout en admettant qu’il puisse voir les choses différemment, il est préférable d’exprimer clairement que l’on n’est pas d’accord avec ses conclusions. Le patient schizophrène a souvent besoin de repères pour distinguer le réel de l’imaginaire.
En favorisant la prise régulière des traitements
L’entourage du patient schizophrène doit être impliqué dans le traitement. Il peut s’assurer que le patient prend son traitement, conformément aux prescriptions médicales faites par l’équipe soignante, et ne pas l’interrompre. Les proches peuvent aider le patient à gérer les effets indésirables et l’encourager en insistant sur les bienfaits à long terme d’une bonne adhésion aux traitements.
En tentant de repérer les rechutes
Les proches, parce qu'ils connaissent bien la personne atteinte de schizophrénie, sont capables de distinguer rapidement les changements de comportements qui pourraient indiquer une rechute. En étant à même d’identifier les signes d’alerte précoces comme, notamment, un changement du rythme de sommeil ou une tendance au repli sur soi, les proches peuvent alerter l’équipe médicale rapidement et, ainsi, permettre une adaptation rapide du traitement, avant toute apparition d’un épisode aigu.
Sources :
Schizophrénie : 5 conseils pour l’entourage, Azaé
Comment faire accepter son traitement au malade, Unafam
L’importance de l’adhésion au traitement, Société Québécoise de la schizophrénie
Le soutien des personnes schizophrènes, Vidal
Schizophrénie - Intervenir au plus tôt pour limiter la sévérité des troubles, Inserm
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