Qu’est-ce que la gastroparésie ?
Publié le 22 juin 2021 • Par Aurélien De Biagi
La gastroparésie est un trouble rare caractérisé par une paralysie des muscles gastriques. Elle est souvent observée chez des patients diabétiques ou atteints d’une maladie du système nerveux végétatif.
Si vous voulez en savoir plus sur les causes de ce trouble, ses symptômes et traitements, lisez notre article !
Qu’est-ce que la gastroparésie ?
La gastroparésie se définit par une paralysie chronique des muscles gastriques induisant une diminution de la vidange gastrique. Cette dernière a pour but, via la contraction musculaire, la régulation de l’arrivée des aliments dans l’intestin grêle, permettant ainsi le bon fonctionnement des phénomènes de digestion et d’absorption.
En effet, dans cette pathologie, un dysfonctionnement nerveux induit une perte de contractilité des muscles gastriques. Il en résulte une stagnation du bol alimentaire dans l’estomac et un ralentissement du passage du bol dans l’intestin.
On observe donc des symptômes digestifs comme :
- des nausées ;
- des vomissements ;
- des régurgitations ;
- une constipation ;
- des reflux gastro-oesophagiens (RGO) ;
- etc.
D’autres symptômes comme un manque d’appétit, une perte de poids et des variations de la glycémie sont également observés.
Quels sont les causes de la gastroparésie ?
Dans environ 30% des cas, la gastroparésie est idiopathique, c’est-à-dire sans cause connue. La cause connue la plus courante est le diabète (souvent de type 1, plus rarement de type 2).
En effet, les diabétiques sont sujets à des neuropathies diabétiques qui peuvent être périphériques ou autonomes en fonction du ou des nerfs touchés. L’hyperglycémie provoque des atteintes des petits vaisseaux, eux-mêmes responsables d’atteintes nerveuses. Ainsi, si les lésions provoquées touchent des nerfs responsables de mouvements volontaires, on parle alors de neuropathie périphérique. A l’inverse, si les nerfs touchés contrôlent des mouvements dits autonomes, c’est-à-dire non automatiques (la vidange gastrique, battement du cœur...), on parle alors de neuropathie autonome. C’est le dysfonctionnement de ces derniers qui est responsable de la paralysie des muscles gastriques chez le diabétique.
Une autre cause possible de gastroparésie est une maladie du système nerveux végétatif comme la maladie de Parkinson par exemple. En effet, cette pathologie provoque une dégénérescence des neurones dopaminergiques ce qui, à terme, induit des troubles tels que la gastroparésie.
Enfin, une complication post-opératoire peut être à l'origine de ce trouble. Généralement, cela est dû à une atteinte du nerf vague ou pneumogastrique (nerf innervant, entre autres, l’estomac).
Comment diagnostique-t-on la gastroparésie ?
Les symptômes de la gastroparésie ne sont pas spécifiques à ce trouble. Il en résulte donc un diagnostic plus complexe à poser. En cas de suspicion, il est nécessaire d’écarter toute autre possibilité. Pour se faire, une endoscopie gastrique est réalisée. Cet examen repose sur l’introduction par voie orale ou nasale d’un petit tube portant, à son extrémité, une caméra. Il permet d’observer les parois de l’oesophage, de l’estomac et du duodénum. En cas de gastroparésie, le patient ne porte pas d’anomalie sur les parois de ces organes. Cette technique permet donc la réalisation du diagnostic différentiel en éliminant les autres possibilités (ulcères, oesophagites…).
Le test de la vidange gastrique permet, quant à lui, de mesurer la vitesse de digestion du patient. Afin de réaliser ce test, le patient devra ingérer, en association avec un bol alimentaire, une infime quantité d’un produit radioactif. Il sera alors possible de suivre ce dernier dans le système digestif du patient et de mesurer la vitesse de digestion. Ainsi, si la vitesse est diminuée, il est probable qu’il s’agisse d’une gastroparésie.
Comment soigne-t-on la gastroparésie ?
Les règles hygiéno-diététiques
Le premier traitement de ce trouble est la diététique. Le régime alimentaire doit être adapté : des repas moins copieux et en plus grand nombre, peuvent permettre de constater une amélioration. En effet, en limitant la quantité d’aliments pris en une fois, la vidange gastrique se voit facilitée ce qui peut diminuer les symptômes. Une faible quantité de fibre et de graisse (ralentissent la vidange gastrique) et la consommation d’aliments plus liquides sont également recommandées.
Dans des cas plus sévères de gastroparésie, la pose d’une sonde de jéjunostomie ou une nutrition par voie parentérale (voie veineuse) peuvent être envisagées.
Les traitements médicamenteux
Les traitements médicamenteux disponibles ne permettent malheureusement pas de guérir la gastroparésie mais seulement de limiter ses symptômes.
Des anti-émétiques, c’est-à-dire des médicaments agissant contre les nausées et vomissements, et des prokinétiques (effet anti-reflux) sont généralement prescrit. Parmi eux, nous pouvons notamment citer la dompéridone (MotiliumⓇ), qui est le traitement de première intention de la gastroparésie, et le métoclopramide (PrimperanⓇ).
Des anti-émétiques purs peuvent également être administrés comme la métopimazine (VogalèneⓇ), ou l’ondansétron (ZophrenⓇ) et l’aprépitant (EmendⓇ).
La chirurgie
L’opération de chirurgie conventionnelle est la gastrectomie associée à la jéjunostomie. Elle consiste en l’ablation de tout ou partie de l’estomac (gastrectomie) et la pose d’une sonde dans le jéjunome (deuxième segment de l’intestin grêle) pour permettre l’alimentation.
Cette opération est devenue rare. En effet, elle est peu utilisée au profit d’une autre méthode. Cette dernière consiste en l’implantation, par voie coelioscopique, de deux électrodes dans la paroi de l’estomac, reliées à un neuro-stimulateur placé dans la paroi abdominale. Ce dispositif agit à la manière d’un pace-maker. Sous l’impulsion des stimulations électriques, les muscles se contractent permettant ainsi la vidange gastrique. La fréquence des contractions, leur durée etc sont réglées au préalable et peuvent être ajustées.
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