Comment différencier le coup de blues de la dépression ?
Publié le 15 janv. 2018
A l’occasion du "blue monday", jour supposé le plus déprimant de l’année, le Dr Olivier Doumy, psychiatre au centre expert des dépressions résistantes de la Fondation FondaMental, explique la différence entre dépression et déprime.
Un coup de mou, cela arrive à tout le monde. Mais parfois, la déprime s’installe dans le temps. Comment savoir s’il s’agit seulement d’un simple coup de blues passager ou d’une dépression ?
Qu’est ce qu’une dépression ?
Olivier Doumy : La dépression est une pathologie psychiatrique qui répond à des critères précis présents dans le DSM-5 (manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux de l’Association Américaine de Psychiatrie). Neuf critères permettent de diagnostiquer la maladie. Les principaux sont : une tristesse permanente et une anhédonie (une réduction de la sensation de plaisir). Ensuite viennent d’autres symptômes : la variation du poids, les insomnies ou hypersomnies (sommeil excessif), le ralentissement psychomoteur, la fatigue, le sentiment de dévalorisation, la diminution de la capacité de concentration et les idées suicidaires. Autrement dit, la dépression n’est pas une simple tristesse de l’humeur, mais il s’agit d’une tristesse pathologique, permanente, qui n’est plus influencée par une situation extérieure.
Quelle différence avec une déprime ou un coup de blues ?
La déprime et le coup de blues ne correspondent pas à des diagnostics d’un point de vue médical. Il arrive de ressentir des émotions négatives ou une tristesse profonde dans certains contextes spécifiques. C’est normal et cela fait partie de la vie émotionnelle de tout individu. Et en général, ces états émotionnels s’arrêtent au bout d’un certain temps. On parle en revanche de dépression si, malgré la résolution du problème ou malgré le temps qui passe, la déprime dure.
Combien de personnes sont concernées par la dépression ?
Environ 14% des Français feront une dépression au cours de leur vie. Tout le monde peut être concerné par la maladie, même les personnes qui sont considérées par leurs pairs comme équilibrées ou "fortes". Il n’y a pas de profil-type. En revanche, il existe des facteurs de risques tels que les troubles anxieux, les psychotraumatismes, l’addiction ou la répétition de situations de stress.
Seul le psychiatre pourra diagnostiquer la dépression lors d’un entretien avec le patient, en recourant parfois à l’utilisation d’un questionnaire. La maladie se traite ensuite grâce à une psychothérapie, accompagnée, ou non, de médicaments. Plus la dépression est sévère, plus les médicaments sont indispensables.
Et vous, avez-vous déjà connu un épisode dépressif ?
Le Figaro Santé
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