Le burnout, qu’est-ce que c’est ?
Publié le 19 juin 2021 • Par Aurélien De Biagi
L’épuisement professionnel ou burnout est, selon l’Organisation mondiale de la santé, un sentiment de fatigue intense, une perte de contrôle et une incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail. La souffrance psychique créée ou aggravée par le travail est le deuxième groupe d’affection d’origine professionnelle décrit dans la population salariée française.
Si vous voulez en savoir plus sur ce mal, lisez notre article !
Qu’est-ce que le burnout ?
Le syndrome d’épuisement professionnel, ou burnout en anglais, apparaît pour la première fois dans les années 1970 pour décrire un état d’épuisement au travail des professionnels de l’aide et du soin. Il s'étend aujourd’hui à toutes les professions demandant un investissement personnel important. Le burnout est le résultat d’une situation de stress chronique et d’un investissement prolongé dans un contexte de travail exigeant sur le plan émotionnel.
Ce syndrome se traduit dans trois dimensions pour le patient, à savoir :
- l’épuisement émotionnel, il s’agit d’une fatigue physique et psychique intense. Les temps de repos (week-end, congés, etc) ne parviennent plus à soulager cette fatigue qui devient chronique ;
- la dépersonnalisation ou cynisme vis-à-vis du travail, le patient a une vision négative des autres et du travail, il “déshumanise” ses collègues, son entourage. Cette dimension est parfois considérée comme un mécanisme de défense face à cet épuisement ;
- un sentiment de non accomplissement personnel au travail (dépréciation de ses résultats).
Ainsi le burnout se traduit également par des symptômes :
- physiques (la fatigue, des insomnies, des migraines…) ;
- psychiques ou émotionnels (vide émotionnel, anxiété, etc) ;
- cognitifs (difficulté de concentration, indécision) ;
- comportementales (isolement, agressivité, impulsivité…).
Aujourd’hui, le burnout n’est pas considéré comme une maladie psychiatrique. En effet, il ne fait pas l’objet d’un diagnostic officiel (ni par l’OMS ni par la classification internationale des maladies). Il n’a donc pas de diagnostic clinique spécifique. En revanche, il s’agit bien d’un syndrome regroupant des signes cliniques et symptômes permettant son identification.
De plus, le syndrome d’épuisement professionnel est à différencier de l’addiction au travail (personne travaillant de manière compulsive pouvant avoir un impact sur leur vie privée). Ces comportements sont cependant à surveiller. En effet, un échec ou une remise en cause de leur capacité peut provoquer un basculement vers un burnout.
A l’inverse, un syndrome d’épuisement professionnel peut se manifester chez des personnes qui n’ont pas de problèmes d’attachement émotionnel important avec leur travail ou de travail compulsif. En effet, des contraintes de travail excessives, un manque de soutien ou une crise de sens du travail peuvent suffire à déclencher un burnout.
Enfin, ce syndrome est à différencier de la dépression. Comme défini plus tôt, le burnout est un syndrome d’épuisement professionnel dû à une surcharge de travail, une mauvaise organisation, etc. Il s’agit d’un processus de dégradation du rapport au travail qui se développe dans la sphère professionnelle. Le diagnostic de la dépression définit, quant à lui, un état dans lequel se trouve le patient. Elle se développe dans tous les aspects de la vie du patient (pas seulement professionnels) et nécessite un traitement global. Cependant, un épuisement professionnel intense et/ou prolongé peut, de par l’isolement, la fatigue, la baisse de confiance en soi qu’il engendre, plonger le patient dans une vraie dépression.
Comment prévenir le burnout ?
Chaque situation est propre à chaque personne, ainsi chaque cas est particulier et nécessite donc des ajustements. Cependant, il existe des moyens généraux permettant de prévenir le burnout.
Une première mesure de prévention est de repérer des situations d’épuisement professionnel afin de permettre des améliorations ou des adaptations des conditions de travail. Certains facteurs de risque ont été mis en évidence comme :
- une surcharge de travail ;
- un manque d’équité ;
- de faibles récompenses ;
- un manque de clarté dans les objectifs ;
- etc.
De plus, les personnes ambitieuses ou de nature perfectionniste semblent être plus sujettes à ce syndrome. L'identification de ces facteurs et l’adaptation concomitante des conditions de travail peuvent permettre de prévenir le burnout.
De plus, l’entreprise peut avoir une action concrète en intégrant les six familles de facteurs de risques psychosociaux (RPS) dans sa démarche de prévention des risques professionnels. Les RPS correspondent à des situations de travail dans lesquelles le salarié peut subir du stress ou des violences comme des insultes, des agressions, du harcèlement, etc. Ces violences peuvent être internes (par des collègues) ou externes (par des personnes extérieures à l’entreprise). Les RPS peuvent avoir des conséquences graves pour la santé du salarié comme un risque accru de maladies cardiovasculaires, des troubles musculosquelettiques, des troubles anxio-dépressifs, un syndrome d’épuisement professionnel voire le suicide. Ainsi, l’évaluation de ces risques et la mise en place de moyens de prévention permettent de réduire l’incidence du burnout. De plus, il est important que, dans cette démarche, les salariés soient écoutés par l’introduction d’un comité d’hygiène, de sécurité et de coordination de travail (CHSCT) comme prévu dans l’accord national interprofessionnel du 19 juin 2013 “Vers une politique d’amélioration de la qualité de vie au travail et de l’égalité professionnelle” rédigé par le ministère du travail.
Qu'est-ce que le zoom burnout ?
Le syndrome de “zoom fatigue” ou “zoom burnout” est un nouveau syndrome à l’origine de fatigue via l’utilisation croissante d’appareil de communication électronique et du manque de réel lien social.
Du fait de la pandémie et de la généralisation du télétravail, une nouvelle forme de fatigue est apparue. En effet, les professionnels, élèves ou étudiants doivent passer de plus en plus de temps devant des plateformes de communication virtuelles comme zoom, webex, google meet afin de pouvoir communiquer...
Les chercheurs se sont penchés sur la question de l'origine de cette nouvelle fatigue. L’une des explications est l’audio. En effet, des retards de quelques millisecondes (même lorsqu’il n’y a pas de problèmes informatiques ou de connexion) dans la réponse verbale auraient un effet délétère sur nos relations sociales.
Une autre explication proposée par les chercheurs est liée au mécanisme physiologique de la fatigue. En effet, inconsciemment, pour chaque action, notre esprit évalue la balance récompense/effort. Ainsi, nous cherchons toujours à réaliser l’activité la moins coûteuse énergétiquement pour la plus grande récompense. Lorsque le circuit de la récompense (système dopaminergique) est activé, les structures cérébrales qui lui sont associées augmentent la vigilance et la motivation. Lors de contact social, une hormone est libérée : l'ocytocine (hormone dite “de l’amour”). Cette dernière est impliquée dans les liens sociaux, la sexualité, le stress et le comportement maternel. Elle stimulerait, en outre, les mêmes structures que celles impliquées dans le circuit de la récompense et diminuerait donc la fatigue.
De plus, le type de relation sociale a son importance. En effet, des IRM ont montré que, lors de liens sociaux en réel, l’activité dans les zones du cerveau associées à la récompense était plus élevée que lors de liens virtuels. Ainsi, on peut donc en déduire que plus le contact social est associé à plus de récompense et donc moins de fatigue. Les contacts virtuels ne permettent pas de pallier un contact en vie réel. Il en résulte donc une plus grande fatigue.
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