IRM : la carte de France des délais d'attente
Publié le 29 juin 2015
Les délais d'attente pour une IRM, essentielle dans la détection et le suivi des cancers, stagnent toujours autour d'un mois au niveau national. Et les inégalités régionales se creusent.
7 jours en moyenne. C’est le délai moyen d’attente pour un patient équipé d’une ordonnance avec suspicion de métastases avant d’obtenir un examen par IRM. La dernière étude Cemka-Eval pour l’association Imagerie Santé Avenir (ISA) livre un constat alarmant : les situations d’urgence oncologique souffrent de délais « inacceptables » selon les critères du Plan Cancer 2014-2019.
64 jours en Basse-Normandie
Le délai moyen d’attente pour un examen par IRM continue de s’allonger. Entre 2012 et 2013, un patient attend en moyenne 7 jours de plus. C’est d’autant plus alarmant que l’on s’éloigne de plus en plus du délai « acceptable » fixé par le Plan Cancer : 20 jours. Parmi les régions où le cancer tue le plus, pas une n’est parvenue à réduire le temps d’attente à moins de 30 jours, sauf le Nord-Pas-de-Calais qui se limite à une moyenne de 26 jours. Plus inquiétant : le délai plafonne à 50 jours en Alsace, Lorraine et Bretagne et explose à 64 jours en Basse-Normandie. Un constat bien sombre que les bons résultats des Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon et PACA ne parviennent pas à faire oublier.
Un taux d’obtention déplorable
Ces délais d’attente ont plusieurs motifs. D’une part, le taux d’obtention moyen d’un rendez-vous est déplorable : à peine plus d’un patient sur deux parvient à en fixer un. Dans la plupart des cas, c’est parce qu’il faut envoyer l’ordonnance par courrier ou fax. Parmi les autres motifs, la priorité laissée aux personnes hospitalisées et la nécessité pour le patient de se déplacer pour prendre rendez-vous. La Corse est à la traîne puisque pas un rendez-vous n’a pu être fixé pendant l’enquête. Là encore, PACA, Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées font figure de bons élèves avec un taux supérieur à 70 %.
Trop peu de machines disponibles
La densité des machines d’IRM laisse aussi à désirer. Quand le Plan Cancer estime qu’il en faudrait 20 pour un million d’habitants, la moyenne s’établit à 10,7. En 2013, seuls 38 appareils supplémentaires ont été installés alors que 150 seraient nécessaires… et ces installations sont faites de manière inégale. Les régions de l’Ouest (Basse et Haute Normandie, Pays-de-la-Loire) n’ont consenti aucun effort dans ce domaine. Aquitaine, Ile-de-France et Languedoc-Roussillon ont quant à eux concentré la moitié des installations. La France est largement en dessous du taux moyen d’Europe de l’Ouest. Croatie et Slovénie sont même en passe de faire mieux, s’alarme ISA. Ainsi, seules 3 des régions où le cancer tue le plus ont atteint les objectifs pour le taux d’équipement (10 par million) : Nord-Pas-de-Calais, Ile-de-France et Champagne-Ardenne.
Enfin, l’examen par IRM est de plus en plus indiqué pour diagnostiquer des maladies variées. Ceux qui progressent le plus sont les examens de la prostate (+32 %), du système hépatobiliaire et pancréatique (+24 %) et les pathologies cardiaques (+24 %). Il y a toutefois du mieux : dans ce rapport, 11 régions possèdent plus de 10 appareils pour un million d’habitant. Ce qui marque une progression constante depuis 2012.
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