Hypersensibilité et hyperémotivité : quelles différences ?
Publié le 27 mai 2022 • Par Candice Salomé
Si l’hypersensibilité a fait l’objet de nombreux livres et articles, on la confond souvent avec l’hyperémotivité qui, elle, est moins connue. La différence entre ces deux termes est fine mais pourtant essentielle à la compréhension des personnes qui en sont concernées.
Qu’est-ce que l’hypersensibilité ? Qu’est-ce que l’hyperémotivité ? Quelles en sont leurs différences ? Comment apprendre à vivre sereinement lorsque l’on est hypersensible ou hyperémotif ?
On vous dit tout dans notre article !
Qu’est-ce que l’hypersensibilité ?
En psychologie, l’hypersensibilité décrit une sensibilité accrue par rapport à la moyenne, de façon provisoire ou durable, pouvant être vécue avec difficulté par la personne concernée et par son entourage qui peut qualifier ses émotions “d’exagérées” ou “d’extrêmes”.
Cette notion renvoie à un tempérament, à une caractéristique individuelle qui permet d’identifier un ensemble clinique défini par la psychologue américaine Elaine Aaron en 1996.
Les individus “hypersensibles” représenteraient entre 10 et 35% de la population.
L’hypersensibilité n’est pas une maladie mais un trait de caractère se manifestant par une sensibilité extrême au monde qui nous entoure. Dans le mot “hypersensibilité”, on retrouve “sensibilité” et “hyper” ce qui signifie que les personnes concernées vivent les choses de manière beaucoup plus intense que la plupart des gens.
L’hypersensibilité émotionnelle, aussi appelée Haut Potentiel Emotionnel (HPE), désigne le fait de réagir plus fortement aux stimuli émotionnels : les ressentis et les perceptions en sont décuplés. Les personnes hypersensibles se caractérisent par un haut niveau de sensibilité aux stimuli extérieurs, un traitement cognitif des données sensorielles plus profond que la moyenne et par une forte réactivité émotionnelle.
Les personnes hypersensibles peuvent, par exemple, se poser beaucoup plus de questions que d’autres dans une situation donnée. Elles vont avoir du mal à prendre des décisions, se sentir rapidement dépassées par une situation si l’environnement dans lequel elles se trouvent ne leur convient pas (à cause de la lumière, du bruit ou encore des odeurs…) et ressentir de manière décuplée leurs propres émotions mais aussi celles de leur entourage.
On peut naître avec ce trait de caractère ou le devenir à la suite d’un choc traumatique ou en raison de son éducation. Il est aussi possible de ne plus l’être au cours de sa vie.
Qu’est-ce que l’hyperémotivité ?
L’hyperémotivité est un trouble de la perception des émotions, entraînant une réaction inadaptée et souvent excessive. Cet état nous apparaît, le plus souvent, par le biais de nos relations aux autres.
Une personne hyperémotive se sent régulièrement débordée par ses émotions et cela peut se manifester parfois sans cause apparente. Ainsi, le fait d’être confronté à un refus pourra, selon l’histoire personnelle du sujet, susciter un effondrement. Bien que cela peut lui sembler être une émotion “normale”, la personne en face ne comprendra pas toujours ce bouleversement.
En effet, l’entourage de la personne hyperémotive aura du mal à saisir l’intensité de ses émotions qu’elles soient négatives (colère, tristesse, inquiétude, peur…) ou positives (joie, bonheur, enthousiasme…). Ces dernières peuvent alors s’avérer débordantes pour l’entourage également. La personne hyperémotive en souffre et fait souffrir son entourage par ses comportements destructeurs.
L’hyperémotivité est fréquente puisqu'elle touche 20% de la population à des degrés divers.
Elle apparaît progressivement au cours de la vie et peut être déclenchée par un choc émotionnel par exemple. Tout le monde peut être concerné par l’hyperémotivité.
L’hyperémotivité se caractérise principalement par :
- Une réaction à des émotions qui ne font pas réagir les autres,
- Un débordement émotionnel prenant le dessus sur toute logique,
- Une durée et/ou une fréquence des émotions anormalement élevée,
- Une très forte impulsivité,
- Un repli sur soi,
- Des troubles anxieux telles que des crises de panique,
- Une peur du changement et de l’inconnu,
- La sensation d’être toujours sur ses gardes,
- Des difficultés relationnelles avec les autres…
L’hyperémotif réagit de façon inadaptée sur le plan psychologique mais aussi sur le plan physiologique. Ainsi, peuvent apparaître des manifestations telles que :
- Des rougeurs sur le visage,
- Des palpitations,
- Des tremblements des mains et du corps,
- Une impossibilité de parler ou un bégaiement.
Quelles sont les différences entre hypersensibilité et hyperémotivité ?
L’hyperémotivité est une sous-famille de l’hypersensibilité. La sensibilité se manifeste à la fois à travers les émotions, les sensations, les sentiments, l’imagination et les intuitions. L’émotivité est donc l’un des cinq piliers de la sensibilité.
De ce fait, l’hyperémotivité est l’une des manifestations possibles d’une hypersensibilité mais n’en fait pas toujours partie.
Les personnes hypersensibles ont souvent une réactivité accrue au bruit, à la lumière, aux odeurs ou encore à certaines saveurs ou à certains textiles. On appelle cela l’hyperesthésie (réactivité sensorielle à certains stimuli). Mais cela ne s’apparente pas aux émotions.
Au contraire, les personnes hyperémotives ont des émotions plus fortes et plus variées qui durent dans le temps. Elles sont aussi plus perméables aux émotions des autres. Les personnes hyperémotives se sentent rapidement débordées, envahies et dépassées par leurs émotions. Elles ont du mal à les contenir et à les apprivoiser tandis que les personnes hypersensibles savent les contenir et ne se laissent pas autant submerger par leurs émotions.
En générale, une personne hyperémotive est également hypersensible mais toutes les personnes hypersensibles ne sont pas forcément hyperémotives.
Que faire en cas d’hypersensibilité ou d’hyperémotivité ?
L’hyperémotivité fait partie du fonctionnement psychologique et ne peut être traitée sans un investissement profond dans un travail personnel seul ou avec l’aide d’un thérapeute. Le fait d’apprendre à se connaître est la première étape du processus d’acceptation et de changement.
Ainsi, plusieurs approches sont possibles :
- Apprendre la relaxation par des techniques de respirations, de sophrologie, de méditation ou encore d’hypnose,
- S’investir dans une activité physique telle que le yoga par exemple,
- Se faire aider par un professionnel au travers d’une thérapie interpersonnelle (TIP) ou d’une thérapie comportementale et cognitive (TCC).
L’hypersensibilité, quant à elle, est un état qu’il faut apprendre à apprivoiser. En effet, réprimer sa sensibilité est néfaste et les personnes hypersensibles ne se sentirons pas mieux, au contraire.
Néanmoins, apprendre à apprivoiser son hypersensibilité passe par :
- L’accepter sans culpabiliser : elle permet de créer des relations solides avec les autres, d’être intuitif et créatif.
- Savoir en faire une force : l’empathie qui s’en dégage peut être un réel atout tant dans le milieu professionnel que personnel.
- Savoir se détendre : les hypersensibles sont souvent des personnes angoissées, nerveuses et stressées. Il est alors important de savoir retrouver son calme afin de cultiver un esprit serein. Cela passe par la méditation, la sophrologie, la respiration...
- Apprendre à faire la part des choses : l’empathie est une richesse mais peut vite devenir un fardeau. Il faut apprendre à ne pas se laisser submerger par les émotions et les problèmes des autres. Vous pouvez tenir un journal qui vous permettra d’évacuer le trop-plein émotionnel et ainsi éviter de se laisser envahir par toutes ces émotions qui peuvent devenir paralysantes au quotidien.
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